Les œuvres d’Alicia Zaton ne sont pas frontales, à l’instar de cette vierge en plâtre (Matka) qui nous accueille de dos ou de ces planches en bois calciné que nous pouvons découvrir en nous retournant (Za).
Il faut d’ailleurs une certaine attention pour percevoir derrière cette paroi des documents, des photos, des posters renvoyant (apparemment) à la vie personnelle de l’artiste. Ce qu’A.Z. nous donne à voir et à éprouver a trait au souvenir, à l’enfance, à la mémoire. Cornichons (Ogurki), matriochkas (Lalka), renvoient bien sûr à l’autobiographie de A.Z.
Mais ce ne sont que des indices : ces pièces résonnent en nous plus qu’elles expliquent ou affirment. Elles opèrent par fragment (ce sont des détails d’histoires et de narrations, jamais un récit complet). Dans les blancs de ces détails, dans l’espace qui lie chaque pièce, le spectateur est invité à projeter ses propres histoires, ses propres souvenirs…
Cette robe rouge qui tourne sur un rythme de boule à facettes à hauteur de hanche (Caluje) est à la fois un leurre et un spectre. Elle attire notre regard, déclenche en nous des émotions, des réminiscences, des désirs…
Pourtant, il ne s’agit que d’un bout d’étoffe rouge, un fantôme en quelque sorte…
Alicia Zaton’s works are not face-on, such as this plaster Virgin Mary (Matka) that welcomes us with its reverse side or those burnt-out wooden boards that we may discover by turning around (Za). You need a certain attention to perceive, behind this screen, documents, pictures and posters which recall (or so it seems) the artist’s intimate life.
What A.Z. gives us to see and to feel throws you back to remembrance, to childhood, to memory. Gurkins (Ogurki), matriochkas (Lalka) are used as milestones in A.Z.’s autobiography.
But those are only clues : these pieces resonate in us, more than they explain or assert.
They are fragmentary (they are details of accounts and narra- tives, never the whole story). The onlooker is invited to fill in the gaps of those details, to project his own stories and recollections into the space that links each bit and piece…
That red dress that twirls around on a disco ball’s rhythm, at hip height (Caluje), is both a lure and a spectre.
It draws our gaze, triggers within us emotions, reminiscences, desires… Yet, it is only a piece of red cloth, a ghost in some way.